Klaus Iohannis: speranța unei Românii care nu mai vrea să fie dezamăgită

Ediția franceză a The Huffington Post a publicat miercuri un articol despre alegerile din România, sub semnătura unui corespondent de origine română, în care se afirmă că ceea ce s-a întâmplat la scrutinul de pe 16 noiembrie a fost o mică revoluție. România, care și-a ales un nou președinte, pe Klaus Iohannis, pare să se fi angajat pe calea democrației, scrie publicația.

De la căderea comunismului, în 1989, acestea au fost de fapt primele alegeri în care nici unul dintre candidați nu a avut vreun rol în vechiul regim. Deși pare că o pagină a fost întoarsă, rămâne de scris sfârșitul cărții într-o țară arătată cu degetul pentru corupția sa endemică. Pentru a duce cu bine modernizarea statului, noul președinte al țării va putea să se sprijine pe tineret, principalul artizan al victoriei în alegerile prezidențiale, se apreciază în articol.

Unii comentatori explică puternica participare la vot — peste 60 %, un record — prin reînnoirea ofertei politice întruchipate de către Iohannis.

Realitatea pare mai crudă, deoarece mobilizarea corespunde mai degrabă unei respingeri a lui Victor Ponta, actualul premier social-democrat. A reduce totuși victoria lui Iohannis doar la factorii „vârstă” și „respingerea premierului” ar fi nedrept, scrie The Huffington Post. În campania electorală, candidatul Partidului Național Liberal (PNL) nu s-a abătut de la linia sa anticorupție, care a atras masiv un tineret dezamăgit.

În timp ce toate proiectoarele europene sunt îndreptate asupra unei Românii considerate ”elevul rău” în materie de transparență, Klaus Iohannis apare ca o nouă speranță a cetățenilor proeuropeni care doresc să se conformeze o dată pentru totdeauna filosofiei Uniunii Europene. O speranță pe care el nu va trebui să o risipească — de această dată — în meandrele politicii, pentru că există riscul de a-i deturna o dată pentru totdeauna pe români de la treburile publice.

În spatele acestei lupte necesare împotriva corupției se află un mesaj puternic pe care noul președinte vrea să-l transmită Bruxellesului. Anticipând valul de euroscepticism care se apropie din ce în ce mai mult de România, după ce Republica Cehă, Ungaria și Bulgaria au trimis la Strasbourg (în Parlamentul European — n.r.) adversari declarați ai Europei, el a afirmat în mod clar care sunt prioritățile țării în materie de politică externă.

Klaus Iohannis, a cărui origine germanică îi asigură deja simpatia cancelarului german Angela Merkel, vrea să o rupă totodată definitiv cu trecutul comunist al statului român.

Din punct de vedere economic, el va trebui să se concentreze pe valorificarea perioadei de creștere economică în care se află în prezent România — 3% în ritm anual în al treilea trimestru—, în timp ce țara tocmai a ieșit dintr-o perioadă de austeritate bugetară.

Articolul în limba franceză

Klaus Iohannis: l’espoir d’une Roumanie qui ne veut plus être déçue

C’est une petite révolution qui s’est produite dimanche 16 novembre aux confins des Carpates et de la Transylvanie. La Roumanie, qui vient d’élire son nouveau président de la République, Klaus Iohannis, chef de file du parti national libéral, vient semble-t-il de nouer avec la démocratie. Depuis la chute du communisme en 1989, c’étaient en effet les premières élections où aucun des candidats n’avait joué de rôle sous l’ancien régime. Si une page semble s’être tournée, la fin du livre reste à écrire dans un pays montré du doigt pour sa corruption endémique.

Tout est bien qui finit bien, aurait-on pu philosopher au sortir de ces deux tours de scrutins, dimanche 16 novembre au soir. Les élections présidentielles roumaines de 2014 se sont ainsi terminées de la plus naturelle des manières: une victoire indiscutable – 54,5 % des suffrages exprimés – reconnue et saluée par le candidat perdant, l’actuel Premier ministre Victor Ponta, pourtant donné favori dans l’entre-deux-tours. S’il convient d’insister sur l’issue normale de ces élections, c’est précisément parce que tout laissait à croire, encore une semaine avant le second tour, que celui-ci serait entaché d’irrégularités.

Pas moins de 68 infractions liées aux élections avaient ainsi été recensées après le premier tour. Car tel est le paradoxe actuel en Roumanie: tandis que le pays souhaite d’un côté oublier les années de communisme marquées par la dictature Ceausescu, il perpétue de l’autre ses pratiques liées à la corruption, électorale notamment. La tâche qui attend Klaus Iohannis est par conséquent ardue, sans compter que la Roumanie fait partie des pays les plus pauvres de l’Union européenne.

Ardent défenseur de l’Etat de droit

Pour mener à bien la modernisation de l’Etat, le nouveau président de la République pourra à coup sûr s’appuyer sur la jeunesse, principal artisan de sa victoire. Car à bien y regarder de plus prêt, tandis que son concurrent, Victor Ponta, dirigeait sa campagne de manière très classique – télévision, affichage urbain -, le patron des libéraux du centre-droit menait son combat sur la toile, fief de la jeunesse roumaine. L’élan de sympathie qui semble être né pendant l’entre-deux-tours ne fait d’ailleurs que croître depuis la mi-novembre. „Si on faisait un sondage une semaine après son élection, Klaus Iohannis aurait probablement une cote de sympathie de 80 %”, affirme en effet le sociologue Alin Teodorescu. Une popularité inédite en Roumanie, alors que la nouvelle figure politique roumaine, d’origine allemande et protestante – dans un pays à 87 % orthodoxe -, n’a jamais occupé de poste au plan national.

Certains commentateurs expliquent d’ailleurs la forte participation électorale – plus de 60 %, un record – par le renouvellement de l’offre politique personnifiée par M. Iohannis. La réalité semble plus cruelle puisque la mobilisation correspond plutôt à un rejet de Victor Ponta. Réduire cependant la victoire de Iohannis aux seuls facteurs âge et du rejet du Premier ministre serait injuste. Le candidat du parti national libéral (PNL) n’a pas dévié, lors de la campagne, de sa ligne anti-corruption, qui a massivement séduit une jeunesse désabusée. S’il a critiqué le Premier ministre-candidat et l’affairisme ambiant du parti social démocrate (PSD), son message était également positif et prônait l’établissement d’un réel Etat de droit. Alors que tous les projecteurs européens sont braqués sur le mauvais élève roumain en matière de transparence, Klaus Iohannis apparaît ainsi comme le nouvel espoir des nationaux pro-européens qui souhaitent se conformer une fois pour toutes à la philosophie de l’UE. Un espoir qu’il ne faudra pas anéantir – cette fois – dans les méandres de la politique au risque de détourner une fois pour toute les Roumains de la chose publique.

Rupture définitive avec le passé communiste du pays

Car derrière cette lutte nécessaire contre la corruption, c’est un message fort que souhaite envoyer le nouveau président de la République à Bruxelles. Anticipant la vague d’euroscepticisme qui se rapproche de plus en plus de la Roumanie – la République tchèque, la Hongrie et la Bulgarie ayant envoyé à Strasbourg des adversaires déclarés de l’Europe -, il a clairement affirmé quelles étaient les priorités du pays en termes de politique étrangères. „Cette victoire va consolider nos alliances avec nos partenaires traditionnels, les Etats-Unis, l’Otan, l’UE, et cela va sûrement apporter plus de sécurité dans la région”, a-t-il ainsi déclaré. Klaus Iohannis, dont l’ascendance germanique lui assure déjà la sympathie de la chancelière allemande Angela Merkel, souhaite là aussi rompre définitivement avec le passé communiste de l’Etat roumain.

Afin de marquer d’entrée les esprits, la nouvelle égérie de la toile roumaine s’est d’ailleurs fendu de mots forts habilement dirigés contre l’équipe en place du Premier ministre Ponta. Tandis que ce dernier fustige régulièrement le parquet anti-corruption d’agir de manière partisane, Klaus Iohannis s’est montré respectueux de l’institution judiciaire et souhaite même – à demi-mots pour l’instant – que la justice cesse d’être „entravée en raison des procédures d’immunité”. Sûr de lui, malgré son manque d’expérience gouvernementale, le nouveau président de la République désire „faire à l’échelle de la Roumanie ce qu’il a fait à Sibiu”, la ville qu’il dirige depuis 2000 et qui a été nommée en 2007 capitale européenne de la culture. D’un point de vue économique, il devra s’attacher à faire fructifier la période de croissance que connait actuellement la Roumanie – 3 % en rythme annuel au troisième trimestre -, tandis que le pays sort tout juste d’une période d’austérité budgétaire.

Si les ambitions pro-européennes – lato sensu, occidentales – ainsi que la politique économique anti-corruption du nouveau président roumain sont des signaux forts envoyés à la population nationale, d’une part, au monde, d’autre part, M. Iohannis va cependant devoir vivre pendant deux années sous le régime de la cohabitation avec l’ex-candidat à la présidence, le Premier ministre Victor Ponta. A moins de précipiter sa déchéance avant le terme, ce qui, dans un régime parlementaire comme celui de la Roumanie, est tout sauf simple. Et s’il régnait dans les Carpates comme un air de dissolution en ce mois de décembre?


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Alexandru Visan 3297 Articole
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